Assis le chien, assis !!
Par Richard Cartwright
Mars 2002
" Gentil le chien, viens gentiment chercher ton biscuit pour moi ! " Nous tous dans le couloir de la mort du Texas quand nous recevons nos repas quotidiens, nous subissons ce type d'humiliation, de traitement déshumanisant, dégradant au point que l'homme moyen ne peut même plus se regarder dans une glace parce qu'il n'a plus aucun amour propre.

Ici à la prison de Polunsky (pas dans le système du TDCJ) voilà la procédure :

1/ Ils viennent devant votre porte et disent " Si tu veux manger, allume ta lumière et assieds toi sur ton lit ! ".

2/ Une fois que vous acceptez ce genre de déshumanisation, ils vous envoient votre plateau par la trappe puis ils disent " Allez, viens le prendre ". Les plus sadiques disent " Viens chercher ! ".

Maintenant la prison de Polunsky tente de justifier cela avec des " précautions de sécurité ", pourtant la seule fois que cette " procédure sécuritaire " est utilisée, c'est quand ils nous donnent à manger. Ils ne nous disent JAMAIS de nous asseoir avant d'ouvrir la trappe pour reprendre les plateaux une fois le repas terminé ! Pas même avant de l'ouvrir pour nous passer notre courrier, nos médicaments ou avant de nous menotter !

Bon, il nous faut tous manger pour survivre. Alors quel choix avons-nous ? Même un doux et tendre animal de compagnie, un homme ou une femme finirait par mordre au bout d'un moment !

J'ai moi-même, après deux ans de ces abus dégradants à une large échelle, décider de planter mes crocs dans cette meute pour me défendre ! Je mangerais, mais je me rebellerais aussi de toutes les manières possibles.

Pendant les trois années que j'ai passé à la prison d'Ellis, avant qu'ils nous transfèrent ici à Polunsky, j'étais un détenu " modèle " ! ! Je passais 98% de mon temps au programme de travail. J'étais en dehors de ma cellule de 6h du matin jusqu'à 22h30, tous les jours. J'ai travaillé pour le TDCJ et j'ai été récompensé pour mon bon comportement. Je n'ai jamais eu un comportement agressif ou violent.

Depuis le mois dernier, je me suis tapé 5 extractions de cellule, j'ai été bousculé autant qu'il est possible de l'être. J'avais le choix : les repousser ou me laisser briser ! Ha ! Ha ! Ils ne me briseront jamais ! Je crois que j'ai finalement atteint le point limite de la torture mentale ! La torture physique semble plus facile à encaisser. Sans doute que le contact humain dont je bénéficie lors de ces extractions avec l'équipe d'intervention quand ils me foncent dessus dans ma cellule pour me mater et me faire sortir, m'aide finalement à gérer les effets de la privation sensorielle.

Je ne suis pas un écrivain de talent, mais j'ai besoin de parler ou d'écrire pour aider, non seulement les gens du monde libre à comprendre, mais aussi pour m'aider à recevoir un peu de retour après ces multiples frustrations ! Merci de m'avoir écouté. Suspendu à un dernier fil d'humanité,

Richard Cartwright
#999224 - Polunsky Unit
3872 FM 350 South
Livingston
TX 77351-9630
USA

Traduction par S. Ageorges - (c) La reproduction totale ou partielle de ce document ne peut se faire sans l'accord préalable de l'auteur.

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