Privation de Sommeil en Enfer
Par Hank Skinner
Le 7 mars 2002
Deux rapports disciplinaires : #20020166282 le 25 février 2002 à 22h38 et #2002166281 le 26 février 2002 à 6h25, juste 8 heures après le premier. Les deux rapports faisant état de mon refus de donner mon nom et mon numéro d'écrou.

Vous allez voir que Lester va valider les deux rapports. Je l'ai fait en fait uniquement pour prouver, par les faits, la privation de sommeil qui nous est infligée. Le rapport #281 aurait du être le premier le 25 février, je ne sais pas comment ils ont fait pour inverser l'ordre numérique. J'imagine que c'est représentatif du reste.

Bon, je ne suis même pas allé à l'audience pour ces rapports. Quand le conseiller s'est pointé, je lui ai juste fait signe de la main pour lui indiquer que je plaidais coupable.

Cela ne montre pas non plus ce qu'il se passe entre 22h38 et 6h25 du matin. Ils font l'appel toutes les heures ou deux, y compris pendant la nuit. Si vous êtes sous votre couverture, souvent ils tambourinent contre la porte jusqu'à ce que vous fassiez un mouvement pour qu'ils puissent constater que vous êtes toujours vivants. Ou bien, ils agitent une lampe torche sur votre visage jusqu'à ce que vous vous réveilliez. Ils passent toutes les demi-heures, même la nuit ou ils demandent au gardien en poste d'allumer les lumières des cellules (4 tubes néon). Ils claquent la porte qui sépare les sections du bloc et les grilles.

Ils nous donnent le petit-déjeuner à 3 h du matin, ils ouvrent et ferment les trappes, ils font cogner le chariot en métal contre les parois (le chariot est comme une boîte rectangulaire avec des encoches pour glisser les rangées de plateaux, par 7 plateaux, avec une poignée qui permet de sortir 7 plateaux en une seule fois ce qui fournit toute une section).

Ils cognent ce chariot partout sur leur chemin, dans les escaliers, etcŠ Ensuite ils cognent le chauffe-plat quand ils sortent les plateaux pour les placer dans le chariot. Ca fait un tel brouhaha que, quand ils commencent la distribution, nous l'entendons depuis la section A jusqu'à la section F.

Il y a un certain nombre de choses qu'on apprend à ignorer pendant notre sommeil. Mais quand ils font ces appels ou ces contrôles, ils cognent contre les portes en demandant " ton nom, ton numéro ? " jusqu'à ce que vous répondiez où jusqu'à ce qu'ils constatent que vous êtes toujours vivants mais que vous refusez de répondre. Le fin mot c'est que nous n'avons jamais plus d'une heure ou deux de sommeil avant que quelqu'un ou quelque chose ne vous réveille. Si vous êtes comme moi et que vous ne pouvez pas vous rendormir après avoir été franchement réveillé, vous ne vous rendormez pas, c'est tout et j'imagine que c'est ce qu'ils veulent.

Traduction par S. Ageorges

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