HYPROCRISIE PRÉSIDENTIELLE
Par Paul Colella
Février 2002
J'ai été médusé par l'incroyable culot d'une déclaration (voir ci-après) faite préalablement à une proclamation signée par George W. Bush, ancien Gouverneur du Texas, devenu Président que certains surnomment le "Texecutioner " car il détient le record absolu du nombre d'exécutions pendant son mandat de gouverneur.

La proclamation était pour " la Journée Nationale de la Sanctification de la Vie Humaine " le 20 janvier 2002. Cette idée n'a pas pu émaner d'un tel guerrier hypocrite et sanguinaire car il ne croit pas un traître mot de ce qu'il dit. Il déclare " cette Nation a été fondée sur le principe que CHAQUE être humain est doté, par notre Créateur, de certains droits inaliénables. Le premier d'entre eux étant le droit à la vie ". Cet hypocrite vociférant continue en citant un de nos pères, Thomas Jefferson qui avait dit " Que le soin apporté à la vie humaine et au bonheur et non à leur destruction soit le premier et unique objet légitime d'un bon gouvernement ". Le pieux imposteur poursuit en expliquant que " le principe intemporel du Président Jefferson nous oblige à développer une société civile qui embrasse démocratiquement ses obligations morales, y compris pour ses anciens, fortifier les faibles, protéger ceux qui sont sans défense, nourrir ceux qui ont faim et prendre soin des enfants nés et à naître ". " Conscients de ces obligations et d'autres, nous devrions joindre nos efforts pour construire une société capable de compassion, rejetant la notion que certaines vies puissent être moins méritantes que d'autres à cause de leur âge, de leur maladie, de leur contexte social ou de leur condition économique, en accord avec les principes fondamentaux à propos desquels Thomas Jefferson a écrit et auxquels les pères fondateurs se sont ralliés. Nous devons nous engager paisiblement pour rechercher une société qui estime la vie, de son commencement jusqu'à sa fin naturelle. "

Mais de tous ces mots, ceux qui ont le plus attiré mon regard sont ceux qui disent que ces droits doivent s'appliquer à tous les Américains, y compris les anciens, les faibles et les infirmes et même les INDÉSIRABLESŠ

Je suis un condamné à mort dans l'état du Texas où j'ai regardé George W. Bush présider plus de cent exécutions, y compris celle d'une femme qui avait transformé sa vie pour se dédier à éduquer et à aider les autres dans le besoin. Il a présidé les exécutions de personnes qui n'étaient que des enfants à l'époque de leur crime, des personnes affamés socialement et économiquement. Où étaient alors sa compassion et sa dévotion pour défendre la valeur de la vie humaine pendant son règne de gouverneur sanguinaire ? Où était donc son engagement à défendre les principes et les mots de nos pères fondateurs ? Thomas Jefferson parlait de toutes vies humaines. Honnêtement, je ne crois pas qu'il aurait pu imaginer ses mots dans la bouche d'un être aussi dépourvu de sentiments que celle de George W. Bush. La société d'aujourd'hui est menée par des hypocrites qui voudraient nous voir faire ce qu'ils disent et non ce qu'ils font.

Regarder cette main droite qui écrit ces mots de bonté et de droiture alors que l'autre main signe des mandats d'exécution. Ces leaders parlent de sanctifier la vie mais ils rejettent toujours l'idée que la peine de mort est diabolique, une pratique barbare sur laquelle aucun autre pays civilisé ne ferme les yeux. Ils nient la faillibilité du système alors que les tribunaux ont libéré 100 prisonniers condamnés par erreur. George W. Bush en appelle aux Américains qui, dit-il, ont un droit inaliénable à la vie, y compris les indésirables. Il dit " NOUS voyons clairement que le diable existe dans ce monde et qu'il ne défend pas la vie ". George W. Bush vit avec ce démon en lui qui se manifeste par ce refus d'avancer vers l'abolition de la peine de mort.

HYPOCRISIE - définition du dictionnaire Webster - feinte pour paraître ce que l'on n'est pas ou pour croire à ce que l'on n'est pas.

George W. Bush représente l'hypocrisie à son plus haut point et moi, en tant qu'être humain, je demande qu'il l'admette et prenne les mesures nécessaires pour sanctifier la vie humaine et pas uniquement celle de ceux qu'il juge méritants.

Paul Colella
Polunsky Unit
Couloir de la Mort du Texas
 


Pour publication immédiate, Service de Presse, le 18 janvier 2002

" Journée Nationale de la Sanctification de la Vie Humaine, 2002 " par le Président des Etats-Unis d'Amérique.

Proclamation

Cette Nation a été fondée sur la croyance que chaque être humain est investi, par notre Créateur, de certains " droits inaliénables ". Le premier de tous étant le droit à la vie. Les signataires de la Déclaration d'Indépendance ont engagé leurs propres vies, leurs fortunes et leur honneur afin de garantir ces droits inaliénables à chacun des citoyens de ce nouveau pays. Ces visionnaires ont reconnu qu'une dignité humaine essentielle est attachée à chacun en vertu de leur existence et non pas juste pour les forts, les indépendants ou ceux qui sont en bonne santé. Cette valeur devrait s'appliquer à chaque Américain, y compris les personnes âgées et ceux qui sont sans protection, les faibles et les infirmes et même les indésirables.

Thomas Jefferson a écrit " Que le soin apporté à la vie humaine et au bonheur et non à leur destruction soit le premier et unique objet légitime d'un bon gouvernement ". Le Président Jefferson avait raison. La vie est un droit inaliénable qui nous a été accordée par notre Créateur. Le principe intemporel du Président Jefferson nous oblige à développer une société civile qui embrasse démocratiquement ses obligations morales, y compris pour ses anciens, fortifier les faibles, protéger ceux qui sont sans défense, nourrir ceux qui ont faim et prendre soin des enfants nés et à naître.

Conscients de ces obligations et d'autres, nous devons joindre nos efforts pour construire une société capable de compassion, rejetant la notion que certaines vies puissent être moins méritantes que d'autres à cause de leur âge, de leur maladie, de leur contexte social ou de leur condition économique, en accord avec les principes fondamentaux à propos desquels Thomas Jefferson a écrit et auxquels les pères fondateurs se sont ralliés. Nous devons nous engager paisiblement pour rechercher une société qui estime la vie, de son commencement jusqu'à sa fin naturelle. Les enfants à naître doivent être les bienvenus dans ce monde et protégés par la loi.

Le 11 septembre, nous avons constaté clairement que le diable existe dans ce monde et qu'il ne respecte pas la vie. Les évènements de cette journée tragique nous ont donné, en tant que Nation, une meilleure compréhension de la valeur et du miracle de la vie. Chaque vie innocente disparue ce jour-là était la vie d'importance extrême dans la vie de quelqu'un d'autre sur cette terre ; et chaque mort a englouti tout un monde. Nous voilà désormais engagés dans une lutte contre le diable et la tyrannie afin de préserver et protéger la vie. Ce faisant, nous nous dressons en défenseurs de ces principes fondamentaux sur lesquels notre Nation a été fondée.

C'EST POURQUOI, AUJOURD'HUI, MOI, GEORGE W. BUSH, Président des Etats-Unis d'Amérique, en vertu de l'autorité qui m'est conférée par la Constitution et les lois des Etats-Unis, proclame Dimanche 20 janvier 2002, la Journée Nationale de la Sanctification de la Vie. J'en appelle à tous les Américains de réfléchir à la sainteté de la vie humaine. Reconnaissons ce jour avec les cérémonies appropriées dans nos maisons et dans les lieux de culte, dévouons nous au service compatissant des faibles et de ceux qui sont sans défense, et réaffirmons notre engagement de respect pour la vie et la dignité de chaque être humain.

À TITRE DE TÉMOIN ICI, j'appose ma signature sur ce dix-huitième jour de janvier de l'an de grâce deux mille deux et sur la deux cent vingt sixième année de l'Indépendance des Etats-Unis d'Amérique.

George W. Bush

Traduction par S. Ageorges - (c) La reproduction totale ou partielle de ce document ne peut se faire sans l'accord préalable de l'auteur.

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